Analyse des eaux usées à Copenhague pour évaluer le niveau de consommation de drogues

Les scientifiques peuvent savoir quelles drogues les gens prennent dans une ville en examinant ses eaux usées. C’est comme un test d’urine de toute une ville. C’est ce que l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (OEDT) a fait dans 100 villes européennes, et Copenhague en faisait partie. Voici ce qui en est ressorti pour ce qui est de Copenhague :
Ce que les chiffres de l’analyse des eaux usées de Copenhague révèlent
La cocaïne

- Moyenne en 2022 : Environ 647 milligrammes de résidus de cocaïne pour 1000 habitants ont été détectés chaque jour dans les égouts de Copenhague.
- Quels sont les changements ? À Copenhague, la consommation de cocaïne était en moyenne 21 % plus élevée en 2022 qu’en 2021.
- Classement européen : Sur 100 villes, Copenhague se classe 13ᵉ pour ce qui est de la consommation de cocaïne.
- En termes simples : La consommation de cocaïne a augmenté depuis l’année dernière, et Copenhague se situe dans la moyenne parmi les plus grandes villes européennes.
La MDMA (Ecstasy)
- Moyenne en 2022 : Chaque jour, pour 1000 personnes, on a détecté en moyenne 29 milligrammes de résidus de MDMA.
- Quels sont les changements ? La consommation de MDMA a baissé de 15,6 % entre 2021 et 2022.
- Classement européen : Sur 100 villes, Copenhague se classe en 16ᵉ position pour sa consommation de MDMA.
- En termes simples : Moins de gens consomment de la MDMA que l’année dernière, et Copenhague est plutôt en bas de la liste en Europe.
Les amphétamines
- Moyenne en 2022 : Chaque jour, pour 1000 personnes, on a détecté environ 71 milligrammes de résidus d’amphétamines.
- Quels sont les changements ? La consommation d’amphétamines a diminué de 23 % par rapport à 2021.
- Classement européen : Copenhague ne figure pas parmi les 20 premières villes sur 100 pour ce qui est de la consommation d’amphétamines.
- En termes simples : La consommation d’amphétamines a chuté, et les habitants de Copenhague ne comptent pas parmi les plus grands consommateurs en Europe.
La méthamphétamine
- Moyenne en 2022 : Chaque jour, pour 1000 personnes, on a trouvé environ 25 milligrammes de résidus de méthamphétamine.
- Quels sont les changements ? Une grosse baisse de 41,3 % par rapport à 2021.
- Classement européen : Copenhague ne figure pas parmi les 20 premières villes sur 100 pour ce qui est de la consommation de méthamphétamine.
- En termes simples : La consommation de méthamphétamine a considérablement diminué, et Copenhague ne figure pas parmi les villes d’Europe où la consommation est la plus haute.
La kétamine
- Moyenne en 2022 : Chaque jour, pour 1000 personnes, on a détecté environ 17 milligrammes de résidus de kétamine.
- Classement européen : Sur 100 villes, Copenhague occupe l’impressionnante 4ᵉ position pour sa consommation de kétamine.
- En termes simples : La kétamine est très populaire à Copenhague, la plaçant en haut du classement européen.
Qu’est-ce que cela veut dire ?
Les données relatives aux eaux usées ne se limitent pas à de simples chiffres ; elles brossent
un tableau des défis auxquels Copenhague est confrontée en matière de consommation de drogues.
En sachant où se situe la ville par rapport à d’autres villes européennes, on peut comprendre l’ampleur du problème.
Actions de prévention

Le fait de comprendre la popularité de certaines drogues peut servir de guide en matière de prévention. Par exemple, devant l’augmentation de la consommation de cocaïne et le classement de la ville en 13ᵉ position en Europe, le besoin de campagnes de sensibilisation ciblées ressort clairement. Ces campagnes peuvent se concentrer sur les risques associés à la consommation de cocaïne, ses conséquences potentielles au niveau juridique et son impact sur la santé mentale et physique. Les écoles, les universités et les centres communautaires peuvent organiser des ateliers éducatifs en faisant appel à des experts pour discuter des dangers de la consommation de drogues et des avantages d’un mode de vie sans drogue.
Les actions de réadaptation
Les données soulignent également l’importance de programmes de réadaptation fiables. Pour ceux qui sont déjà aux prises avec une dépendance, le fait de savoir qu’ils ne sont pas seuls peut être un puissant moteur pour chercher de l’aide. La ville peut investir dans des centres de réadaptation qui proposent des programmes hospitaliers et ambulatoires adaptés aux besoins spécifiques des gens. Les groupes de soutien peuvent jouer un rôle crucial en offrant un espace sûr où des personnes peuvent partager leurs expériences et leurs défis, et apprendre auprès d’autres personnes qui ont suivi le même parcours.
De plus, la position élevée de Copenhague (4ᵉ en Europe) dans le classement de consommation de kétamine suggère qu’il pourrait y avoir un sous-groupe de la population qui expérimente avec cette drogue ou qui la consomme régulièrement. Des programmes d’intervention spécialisés mettant l’accent sur les défis uniques posés par la consommation de kétamine peuvent être élaborés pour répondre à ce problème.
La participation de la collectivité
Il est essentiel de faire participer la population. Les dirigeants locaux, les personnes influentes et les célébrités peuvent être invités à défendre la cause, faisant de la prévention de la toxicomanie et de la réinsertion une action soutenue par la collectivité. Les mouvements populaires, dirigés par des membres de la collectivité, peuvent aussi jouer un rôle essentiel dans le changement des perceptions et la réduction de la stigmatisation associée à la demande d’aide en ce qui concerne la dépendance.
Conclusion
L’analyse des eaux usées sert de miroir, reflétant les habitudes de consommation de drogues des habitants de Copenhague. Bien que les résultats puissent être préoccupants, ils offrent également une occasion d’éduquer, de soutenir et de guérir. En intensifiant les actions de prévention et de réadaptation et en impliquant la collectivité, la ville de Copenhague peut inverser la tendance et assurer un avenir plus sain et plus sûr à ses habitants.
Remerciements :
Nous aimerions remercier l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (OEDT) et
le Groupe central d’analyse des eaux usées en Europe (Sewage Analysis CORE Group – Europe
ou SCORE) pour leur contribution significative à cette étude. Leurs actions en matière de collecte et d’analyse de données ont permis d’améliorer notre compréhension des tendances en matière de consommation de drogues en Europe. Leur engagement en faveur de la transparence et de l’excellence a soutenu notre recherche. Nous apprécions leur collaboration et leur expertise.